L’Union nationale sportive Léo Lagrange, fédération sportive multisports, agréée par le ministère chargé des sports et membre du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), soutient la candidature de Paris pour les Jeux olympiques de 2024 à la condition qu’ils soient partagés et citoyens.
A chaque période de désignation d’un pays pour l’organisation des Jeux olympiques ou de la Coupe du monde de football, reviennent les mêmes débats. Pour ou contre, telle est inexorablement la réductrice question qui revient, en France comme ailleurs. Tout un chacun se lance donc dans des commentaires sur l’opportunité de se lancer dans cette aventure. Les sportifs s’opposent aux autres (mais aussi entre eux), les politiques s’éloignent encore plus des citoyens qui s’inquiètent, des Franciliens qui appréhendent leurs impôts futurs, des provinciaux qui partagent leur avis mais ne profiteront jamais des nouvelles infrastructures…
Paris, et donc la France, est candidate, volontaire ou otage pour accueillir les JO de 2024.
Essayons d’aller plus loin.
Disons oui aux JO à Paris en 2024 ! Oui, mais pas n’importe comment.
Oui, à condition que ce soit une aventure partagée, porteuse d’une dynamique collective qui ne doit pas rester aux seules mains d’un comité très institutionnel regroupant le CNOSF, un Ministère et une ville.
Oui, à condition que ce soit un événement totalement populaire et citoyen, porteur d’innovations sociales, dynamiseur du vivre ensemble.
Oui, à condition que les tonnes de bétons qui fonderont les infrastructures sportives, cimentent la cohésion sociale des Villes, des régions et du pays qui en ont bien besoin.
Oui, à condition que les contrats générés autour d’un événement de cette importance produisent de l’emploi durable, de la qualification professionnelle, des clauses d’insertion, des retombées économiques pour les territoires et les publics les plus démunis.
Oui, à condition que l’éducation populaire irrigue l’aventure humaine de Jeux olympiques qui doivent rester des jeux universels.
Oui, à condition que la croyance selon laquelle le sport suffit en lui-même à gommer les fractures d’une société ne soit pas encouragée.
La dimension citoyenne doit être une dimension affirmée de la candidature française. Au-delà des intéressantes expériences de concertations prévues à Paris en 2016, pourquoi ne pas s’appuyer sur les programmes d’éducation par le sport, mis en place et soutenus au quotidien par les associations et fédérations sportives?
Les Jeux olympiques ne peuvent uniquement être pensés en termes d’aménagement du territoire et du prestige de l’événement. Ils doivent être vecteurs de l’esprit sportif, celui-là même qui se construit dans la durée et qui permet de faire de la pratique sportive, pour les générations futures, un vecteur de plaisir, de prise de conscience de soi et des autres, et enfin de paix.
L’enjeu n’est, ni plus ni moins, celui de la cohésion sociale.