Photo Romain Gadiolet

Photo Romain Gadiolet

« Unicon ». Ce mot sonne comme un rêve pour la plupart des monocyclistes. Cela peut surprendre, en français, il n’est pas très parlant, pas très évocateur. Il est construit à partir de deux mots : UNIcycle, monocycle et CONvention, convention, rencontre. Ce mot représente la plus grosse rencontre de monocyclistes à travers le monde, rencontre qui est également l’occasion des championnats du monde. 2000 monocyclistes réunis pendant dix jours de compétitions pour s’affronter dans plus de 30 disciplines, toujours sur une roue. Cette année, c’était la ville espagnole de Saint-Sébastien dans le pays Basque qui accueillait la compétition. Beaucoup de plaisir, de rencontres, de moments forts, d’ambiance, et du haut, du très haut niveau.

265 français avaient fait le déplacement (accompagnateurs inclus). Certaines performances étaient attendues, d’autres moins.

Comme il y a deux ans, c’est le rouleur Martin Charrier qui porte le plus haut les couleurs tricolores. Il était arrivé à la compétition après une intense préparation, du changement dans son matériel (utilisation de pédales automatiques sur route, qu’il a associé à un casque intégral pour la sécurité), et une grosse motivation. Ça commence par le dix kilomètres pour Martin, course qu’il a régulièrement perdue au sprint contre l’américain Scott Wilton. Pas cette fois. Martin est fort, très fort et réussit rapidement à lâcher Scott pour faire cavalier seul, jusqu’au bout. Champion du monde.

D’autres français ont confirmé leurs podiums passés. C’est le cas notamment de Baptiste Albert qui remporte haut la main l’épreuve de lenteur avant (parcourir dix mètres sur une planche étroite en allant le plus lentement possible, le tout sans s’arrêter), discipline très technique. Champion du monde ! Avec un record du monde à la clé (3 minutes et 6 secondes).

Photo Maksym Siengienczuk

Photo Maksym Siengienczuk

Jérémy Caire s’adjuge la troisième place du slalom IUF, épreuve chronométrée d’athlétisme. Un slalom très technique dans lequel il excelle.

En basket, les français dominent la scène mondiale depuis huit ans. Le Woom est triple champion du monde en titre et comptait bien gardé ce titre malgré l’opposition fortes de grosses équipes venues des Etats-Unies et de Porto-Rico. A l’issu d’un tournoi joué de main de maître de bout en bout, les lyonnais montrent qu’ils ont encore une belle longueur d’avance. Et de quatre ! Champions du monde ! Ils sont accompagnés sur la troisième marche du podium par l’équipe franco-suisse de Cycl’Ass, battues en demi-finale par les américains.

Eddie Ducol confirme aussi ses qualités : après une finale en trial (top 10 mondial), il obtient comme il y a deux ans une troisième place en slopestyle, une discipline qui consiste à passer des obstacles en y proposant des figures, évaluées par un jury.

Paul Sergent progresse d’année en année. Et c’est sur le saut en longueur qu’il a bien tiré son épingle du jeu ce coup-ci : il termine troisième mondial avec 3m70 !

Je ne ferais pas le tour de toutes les médailles chez les jeunes, il y en a trop. Un coup de chapeau cependant au deux féminines finalistes de trial toute catégorie (top 10), Julia Brétécher et Laura Philippe (quatrième au final). Elle finissent troisième et première respectivement dans leur catégorie. Ce fut une journée de folie pour elles puisqu’elles faisaient les compétitions de saut, présentaient leur programme d’artistique et participaient à cette finale dans la foulée !

Chapeau également aux jeunes Maël Rondineau et Thomas Bruneau, qui remportent ex aeco le trial chez les moins de quatorze ans. Sans compter leur différentes médailles dans les épreuves de sauts. Prometteur pour la suite !

En flat avancé (les espoirs), le podiums est 100 % français ! Clément Pujol l’emporte et  Une sacré performance ! Pas démentie par l’élite, puisque quatre français ce sont hissées dans les phases finales, le top 16. Manuel Vetter termine quatrième.

Saluons le travail global des clubs de Saint-Brévin et d’Eguisheim qui raflent une grande part des médailles dans les catégories d’âges.

Photo Guy Dubois

Photo Guy Dubois

Et puis, en dehors de la compétition, c’est surtout profiter à fond d’un match de basket contre une toute neuve équipe russe. Profiter d’une journée sans compétition pour aller rouler dans les Pyrénées en compagnie de 50 monocyclistes de différents pays. Se baigner dans la magnifique plage de Saint-Sébastien. Échanger son t-shirt national contre celui d’une autre nationalité. Admirer la rotation incroyable donner à son monocycle par Jack Sebben, un jeune canadien talentueux, le tout au-dessus de sept marches. Rire et plaisanter avec des Porto-ricains toujours plus chaleureux et festifs. Parler différentes langues dès le petit-déjeuner. Profiter. Profiter. Et encore profiter.

Un très beau bilan donc pour ces championnats du monde. Merci à l’organisation, et rendez-vous en Corée dans deux ans !

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